Troubles féminins
Vivre avec un corps de femme, c’est composer avec une nature cyclique dans laquelle les hormones fluctuent et répètent leur danse, chaque mois. Pour autant, tout n’est pas toujours réglé comme du papier à musique. Parfois, ce rythme peut être perturbé, la bonne santé des organes féminins peut être affectée.

Qu’est-ce que le cycle féminin ?
Le cycle féminin (ou menstruel) prend place pendant la puberté, avec le déclenchement de l’activité ovarienne et l’apparition des premières règles. Il repose sur un système hormonal (ou endocrinien) composé de quatre variations majeures, dont le rythme varie d’une femme à l’autre et également en lui-même.
Ces quatre phases sont les suivantes : menstruations (ou règles), phase pré-ovulatoire (ou folliculaire), ovulation (ou phase ovulatoire) et phase post-ovulatoire (ou lutéale). L'ovulation est la variation hormonale la plus courte (24h à 36h) et c’est aussi la plus haute période de fertilité au cours du cycle. En fonction d’éléments extérieurs, comme le stress par exemple, elle peut survenir à un rythme irrégulier. Au gré de la succession de ces cycles, de ces variations hormonales, c’est aussi un ensemble de fluctuations d’énergies et d’émotions qui se manifestent.
Qu’il s’agisse de la connaissance de leur corps, de la compréhension de leur nature cyclique ou de la gestion de leur fertilité, beaucoup de femmes ignorent encore aujourd’hui la richesse du fonctionnement de leurs propres cycles. Un sondage sur ce thème, réalisé en 2019 auprès de 1000 françaises par l’IFOP pour le compte de Fitbit, démontre que 30% des femmes connaissent mal les différentes phases du cycle menstruel, 14% pas du tout et 38% ne connaissent pas leur période d’ovulation.
Connaître le fonctionnement de son cycle, c’est aussi avoir la capacité de mieux reconnaître et gérer les symptômes atypiques lorsqu’ils se présentent. Cette zone, à la fois si puissante et sensible, peut en effet rencontrer différents troubles. Selon l’Inserm, 40% des femmes souffrent de douleurs pelviennes chroniques, en particulier au moment des règles.
Quels sont les troubles liés à cette thématique ?
Endométriose
L’endomètre est une muqueuse qui tapisse la cavité de l’utérus, se développe au cours du cycle, puis s’élimine chaque mois sous forme de sang menstruel. On parle d’endométriose quand des fragments de ce tissu utérin sont anormalement présents en dehors de la cavité utérine, par exemple au niveau des ovaires ou sur la surface extérieure de l’utérus. Lorsqu’elle n’est pas asymptomatique, cette maladie se manifeste par des douleurs pelviennes aiguës, particulièrement pendant les règles ou les rapports sexuels, ou par une infertilité. L’endométriose est une maladie très répandue et pourtant encore très mal connue, dont le diagnostic est généralement fait assez tardivement.
Syndrome prémenstruel
Le syndrome prémenstruel ou SPM est caractérisé par un ensemble de sensations, parfois désagréables ou pathologiques, qui surviennent avant l’arrivée des règles. Maux de têtes, seins sensibles ou douloureux, humeur altérée, troubles intestinaux, fringales, bouffées de chaleur… Les symptômes varient d’une femme à l’autre, mais aussi au cours d’une vie et en fonction des cycles. Un déséquilibre hormonal, notamment le manque de progestérone, serait à l’origine de ces désagréments.
Ménopause
L’activité ovarienne d’une femme cesse définitivement autour de 50 ans, c’est ce qu’on appelle la ménopause. Étape naturelle dans la vie d’une femme, elle est précédée de la périménopause, où les menstruations commencent à perdre en régularité, jusqu’à ne plus survenir du tout. Si la ménopause n’est pas un trouble en soi, elle peut causer des désagréments parallèles, comme les troubles dits climatériques (bouffées de chaleur, fatigue, sueurs), la sécheresse vaginale, le risque d’ostéoporose... Quand une ménopause survient avant l’âge de 40 ans, on parle de ménopause précoce.
Règles douloureuses
Les règles douloureuses peuvent survenir à l’adolescence au cours des premières règles (dysménorrhée primaire) et être expliquées par des contractions utérines ou des troubles hormonaux. Lorsqu’elles apparaissent à l’âge adulte (dysménorrhée secondaire), elles peuvent être plus alarmantes et symptomatiques d’endométriose, de troubles ovariens, de polypes à l’utérus… Les sensations ressenties sont généralement des douleurs ou tensions dans le bas ventre qui peuvent être accompagnées de nausées, maux de têtes, diarrhée...
Infections urinaires et cystite
L’infection urinaire la plus répandue est la cystite infectieuse. Souvent d’origine bactérienne et parfois purement inflammatoire, elle est caractérisée par l’inflammation de la muqueuse de la vessie et s’étend généralement à l’urètre. Le besoin d’uriner revient fréquemment et entraîne une sensation de brûlure au moment de l’émission de l’urine. Trouble presque uniquement féminin, une cystite mal traitée peut entraîner une pyélonéphrite. C’est une infection urinaire aggravée, où l’inflammation remonte vers les reins.
Mycose et candidose vaginales
La mycose vaginale est une infection de la muqueuse créée par la présence pathogène de champignons microscopiques (les mycomycètes) et caractérisée par des démangeaisons et des écoulements épais ou blanchâtres. Le plus connu de ces champignons est le Candida albicans. Lorsque le Candida provoque une inflammation superficielle de la vulve et/ou du vagin, on parle alors de candidose vaginale (80% des cas). Généralement inoffensifs et sans symptôme, ces mycomycètes peuvent se développer et générer un trouble dans des circonstances qui leur sont favorables : déséquilibre immunitaire, grossesse, diabète, toilette intime agressive, port de sous-vêtements synthétiques...
Syndrome des ovaires polykystiques
Très répandu, le syndrome des ovaires polykystiques (ou SOPK) est une maladie générée par un dérèglement hormonal au niveau des ovaires ou de l’hypophyse (glande dans la région du cerveau). Une présence excessive d’androgènes est alors constatée, notamment l’élévation de testostérone dans le sang, ordinairement produite en infime quantité dans le corps féminin. Certains symptômes peuvent alors apparaître tels que l’irrégularité des cycles (voire l’absence d’ovulation) et l’hyperandrogénie (hyperpilosité, chute des cheveux, acné). Ce trouble peut en engendrer d’autres, comme par exemple l’infertilité ou le diabète de type 2.

Les médecines douces recommandées pour soulager les troubles féminins
Les troubles féminins sont fréquents. Rares sont les femmes qui n’en rencontrent pas dans leur vie. Au contraire, à chaque nouveau cycle, les symptômes renaissent comme de simples habitudes. Parfois gérables et seulement gênants, certains troubles peuvent cependant devenir de véritables poids au quotidien, voire s’aggraver et dévoiler des maladies complexes. Il est donc important d’apprendre à se connaître à travers cette nature cyclique. De bien des manières, les médecines douces peuvent accompagner les femmes dans la réappropriation de cette conscience et le soulagement de nombreux troubles.