Car oui, cette approche a littéralement changé ma vie.
J’avais pourtant entamé un travail thérapeutique depuis plusieurs années, et j’avais déjà beaucoup avancé. Je commençais à bien me connaître, à mieux comprendre les traumas que j’avais déjà identifiés, et même à prendre conscience que certaines expériences qui me semblaient anodines avaient pourtant laissé une empreinte traumatique.
Et j’en étais là : je comprends tout. Mais ça continue d’être un problème. Et je souffre encore.
La rencontre avec l’IFS (par hasard, bien entendu)
Je ne sais pas vous, mais moi je ne crois plus au hasard.
Toujours est-il que, revenons à nos moutons, l’Internal Family System a croisé ma route.
C’était fin 2015, je me formais alors à la Communication NonViolente, et j’ai rencontré une formatrice merveilleuse, Caroline Ader Lamy. J’ai tellement aimé son énergie que j’ai cherché immédiatement après à faire un autre stage avec elle. Le stage vers lequel je me suis dirigée s’intitulait « Approfondir la CNV avec l’apport de l’IFS ». Que de sigles. Et je ne suis même pas allée me renseigner sur l’IFS à ce moment-là. Ce qui, au demeurant, est surprenant pour la personne que je suis. Je voulais juste revivre la connexion vivante, bienveillante, rassurante et inspirante que j’avais vécue.
Au début du stage, Caroline a commencé par expliquer ce en quoi consistait l’IFS.
J’étais abasourdie, je me disais « mais, quelqu’un a théorisé mon fonctionnement intérieur ?! ».
Et je n’étais pas si loin du compte, finalement…
L’espoir d’aller mieux
Je ne me souviens pas des mots qu’a employé Caroline ce jour-là.
J’imagine qu’elle a dû dire des choses comme : nous avons tous·tes des parties, et c’est un fonctionnement normal. Par exemple, parfois on se dit « oh je veux faire ça ! » et puis juste après « oh non, surtout pas, c’est une mauvaise idée ! », et on se sent comme perdu.es en soi-même. Elle a probablement expliqué que certaines parties de nous agissaient pour nous protéger, tandis que d’autres souffraient d’avoir été blessées dans le passé.
Quoiqu’il en fût, cela a été une révélation.
Moi qui me sentais submergée en moi-même depuis toujours, submergée de pensées, d’angoisses, de questions incessantes, d’aspirations différentes et qui semblaient contradictoires… À ce moment précis, une porte s’est entrouverte :
Tout d’abord, j’étais normale.
Et en plus, d’autres personnes avant moi avaient trouvé des clés qui m’offraient l’espoir de ne plus me sentir autant submergée par mon monde intérieur.
Une approche empirique
Ces clés nous viennent de Richard Schwartz, un thérapeute étasunien qui a observé que ses client.es semblaient faire l’expérience de différentes parties en elleux. Au fur et à mesure de sa pratique, il a développé le modèle IFS qui permet à nos parties de retrouver la sécurité et la confiance dont elles manquent, les invitant ainsi à vivre une collaboration légère et soutenante entre elles.
Pour les plus sceptiques d’entre vous, je nomme que cette approche a par la suite été validée par la recherche scientifique aux États-Unis, si bien qu’elle y est même remboursée par l’assurance maladie (ou ce qui y ressemble, je vous avoue que je n’y connais rien !).
Quoi qu’il en soit, c’est là que mon monde intérieur s’est ouvert à moi avec une nouvelle couleur.
J’expérimentais pour la première fois un mode d’introspection non plus basé sur la compréhension mentale et l’analyse comme j’avais pu le faire jusqu’alors, mais basé sur la connexion, la compréhension du cœur, et une profonde empathie.
La systémie de l’amour
Ce qui me chamboule profondément avec l’IFS, et ce pourquoi c’est avec ce modèle que j’accompagne mes client.es, c’est que tout y est bienvenu.
Puisqu’on considère que toutes les parties ont de bonnes intentions, et en tout cas de bonnes raisons d’agir comme elles le font. C’est une approche profondément humaniste, accueillante et enveloppante.
Et la magie tient au fait que lorsque nos parties sont accueillies, reconnues et aimées, elles n’ont plus besoin de lutter autant.
Car nos parties font du mieux qu’elles peuvent, et en même temps leurs stratégies peuvent avoir des coûts vraiment dommageables pour nous-mêmes et/ou nos environnements. C’est là que les conflits intérieurs naissent, car d’autres parties se mettent à lutter contre celles qu’elles estiment néfastes. Et ces dernières ne vont pas se laisser faire !
Imaginez pour voir :
Vous avez une idée en tête et vous en parlez à quelqu’un.e.
Et cette personne ne semble pas très intéressée. Elle ne vous prend pas au sérieux, elle se moque de vous ou même vous dit que c’est une idée dangereuse et inconséquente ! Il y a des chances que vous ne vous sentiez pas très bien, et probablement, vous allez renforcer votre position et vouloir convaincre cette personne que vous avez raison ! Ou peut-être allez-vous renoncer, vous dévaloriser, et souffrir en vous-même…
Mais si cette personne vous écoute avec attention et bienveillance, si elle cherche à vous comprendre, si elle s’intéresse aux raisons qui vous amènent à penser ainsi, alors probablement que vous serez plus détendu.e.
Et si votre projet était effectivement démesuré, il est probable qu’avec cette qualité d’écoute et de connexion, vous puissiez vous en rendre compte vous-même et trouver vos propres solutions.
Alors voilà le cadeau de l’IFS : vivre des connexions intérieures et extérieures plus douces, plus respectueuses et plus authentiques aussi.
Nous ne sommes pas responsables de ce qui nous a été transmis : nous sommes responsables de ce que nous en faisons. Nous avons la responsabilité de soigner nos blessures.
Prendre soin de soi est un acte engagé.
Vers soi-même, bien sûr, mais aussi vers les autres.
Semons l’espoir et la paix !
Consultez le profil de l'auteure de cet article : Adeline Cirade, thérapeute IFS
